Bon, sans surprise, j'ai passé un super moment devant le dernier Mouret. Comme à chaque fois. Il est une fois de plus très drôle et glisse lentement vers une mélancolie et une tristesse du temps qui passe et des êtres chères que l'on perd. C'est brillant tout du long. Hélas, j'ai une grosse réserve sur le final qui me paraît assez raté et redondant, expliquant tout ce que sa mise en scène avait déjà capté brillamment. Un petit raté étonnant de la part d'un auteur qui m'a habitué au timing de générique de fin parfait.
J'ai trouvé le film très plaisant mais je suis un peu déçu.
Tout m'a semblé très schématique. Pour une part je pense que c'est voulu puisque tout dans le film tend vers ce schématisme, du découpage de l'histoire à la mise en scène (limpide). Disons que ce qui m'a dérangé, c'est que cela cadre moins avec le parler plus naturel qu'habituellement chez le cinéaste. Le personnage de Kiberlain est trop lunaire, trop détaché du monde qui l'entoure, trop tout. Heureusement, le film complexifie ensuite un peu ses enjeux et est parvenu à me faire oublier les heurts du démarrage. J'ai beaucoup ri (Macaigne et ses histoires de cousines) et on retrouve le ton badin que j'aime tant dans ce cinéma. Puis vient l'outro complètement superflu qui ne fait qu'expliciter tout ce que la mise en scène montrait déjà clairement. Or c'est la première fois que je trouve du gras dans un film de Mouret. Son précédent, pourtant beaucoup plus long, m'avait épuisé par sa volonté ogresque de faire le tour de son sujet mais parvenait quand même à un équilibre entre ses différentes couches de récit. Ici, ça pend, c'est disgracieux, et c'est une faute de goût dans le cinéma si précieux du cinéaste
Au chapitre des nouveautés par contre, je trouve que le ton du film est assez "Allenien". J'ai beaucoup pensé pendant la première partie au souvenir que j'ai d'Annie Hall en particulier (d'ailleurs ça m'a donné envie de le revoir) et c'est la première fois que la comparaison me vient à l'esprit devant un film de Mouret.
Message édité