Notes
Chungking Express
Wong Kar-Wai - 1994
Quel premier contact avec le cinéma d’Agnès Varda
Cléo de 5 à 7 part d’un postulat ultra-simple : une jeune chanteuse doit tuer une heure et demi dans l’attente d’une nouvelle qui va probablement changer sa vie. Et c’est là toute la brillance de ce film en temps réel qui va prendre ce prétexte de remplissage pour enchaîner les séquences de pur cinéma. Parce qu’on sent que Varda a ses références, comme pour toute la Nouvelle Vague il y a cette volonté de se nourrir du cinéma hollywoodien tout en en détournant les codes (ici notamment la comédie musicale ou romantique), sans jamais être dans de la pure déconstruction toutefois.
C’est extrêmement riche, on passe de numéros chantés à des séquences nettement plus modernes (les balades en taxi ou les observations en terrasse), voire même à un film dans le film des plus surprenants. D’autant plus que Varda a une sacrée maîtrise des moyens cinématographiques, il suffit de voir les quelques scènes où elle utilise des plans longs et d’élégants travellings et joue avec des miroirs, puis plus loin avec des statues, tout est millimétré, c’est sublime...
Le tout toujours au service de cette superbe héroïne et de son cheminement qui va progressivement s’éloigner de la superficialité dans laquelle elle s’enferme pour toucher à une forme d’essentialité. Ca me rappellerait presque une version moins dépressive du Feu Follet de Malle.