Je savais vaguement de quoi le film causait mais alors en image c'est tout autre chose...
Si il y a deux choses qui m'indignent particulièrement irl c'est la violence commise sur les animaux et celle sur les enfants et bah avec ce film on tape en plein dans la seconde, âmes sensibles accrochez-vous bien.
Avec un postulat où une mère de famille mène son enquête pour retrouver les cendres de son père c'est tout une incursion dans le passé de celle-ci qui refait surface. Si la violence se manifeste tout d'abord par l'hygiène de vie lamentable que vit la jeune fille - en 1955- dans un décors fait de logements de fortune, celle ci s'exprimera par la suite par des sévices corporelles d'une cruauté telle à te faire détourner les yeux de l'écran, c'est réaliste (beaucoup trop, j'ai l'impression que l'actrice vise bien la tronche de la gamine quand même) , très crue et surtout elle est impulsive, les agressions surviennent pour le moindre pet de travers.
Là où le réalisateur tape fort et qui en fait un film épouvantable c'est de constater à quelle point cette violence est insidieuse, se répandant progressivement en dehors même du cercle délimité par cette famille reconstruite et que TOUT LE MONDE est complice. C'est de la violence silencieuse et c'est celle ci qui fait particulièrement mal. Même le papa de substitution incarné par Jun Kunimura qui fait pourtant preuve d'une empathie réconfortante cède lui aussi à la passivité par de simples mots comme "fais attention à son visage".
Oui contre toute attente c'est un film sur la maltraitance infantile et les conséquences sur des enfants devenus adultes : le second entretien avec le frère m'a particulièrement fait fondre en larme.
Le réalisateur ne cédant jamais à la facilité surtout en ce qui concerne le voyage à Taiwan et les retrouvailles à la fin, il y a une économie de dialogue remarquable sur cette fin, le réalisateur faisant suffisamment confiance à sa mise en scène et ses trois actrices nous épargnant des dialogues trop larmoyants qui jureraient avec toute la construction de ce climax. Les mots seront réservés pour cette très belle scène dans le bus.
Il y a une belle alchimie entre les Meiko Harada et Maho Nonami jouant la mère et la fille même lors des flashbacks bien que très effroyables je me dis que les deux actrices doivent avoir une confiance mutuelle pour jouer de la sorte (et un bon psychologue pas loin de surcroit).
Ah oui Taiwan est une belle toile de fond pour causer des bouleversements socioéconomiques du pays, on est pas chez Edward Yang non plus mais il y a un contexte derrière cette relation : et le réalisateur ne tombe pas non plus dans l'écueil de tout justifier ce qui pourrait amener à tout pardonner, il y a beaucoup de zones d'ombres chez les personnages et c'est tant mieux comme ça.
Franchement je ne le reverrai pas de sitôt mais je le conseille malgré tout en sachant bien que ça reste éprouvant à regarder mais ça pourrait plaire aux fans de Ann Hui aussi.
Je savais vaguement de quoi le film causait mais alors en image c'est tout autre chose...
Si il y a deux choses qui m'indignent particulièrement irl c'est la violence commise sur les animaux et celle sur les enfants et bah avec ce film on tape en plein dans la seconde, âmes sensibles accrochez-vous bien.
Avec un postulat où une mère de famille mène son enquête pour retrouver les cendres de son père c'est tout une incursion dans le passé de celle-ci qui refait surface. Si la violence se manifeste tout d'abord par l'hygiène de vie lamentable que vit la jeune fille - en 1955- dans un décors fait de logements de fortune, celle ci s'exprimera par la suite par des sévices corporelles d'une cruauté telle à te faire détourner les yeux de l'écran, c'est réaliste (beaucoup trop, j'ai l'impression que l'actrice vise bien la tronche de la gamine quand même) , très crue et surtout elle est impulsive, les agressions surviennent pour le moindre pet de travers.
Là où le réalisateur tape fort et qui en fait un film épouvantable c'est de constater à quelle point cette violence est insidieuse, se répandant progressivement en dehors même du cercle délimité par cette famille reconstruite et que TOUT LE MONDE est complice. C'est de la violence silencieuse et c'est celle ci qui fait particulièrement mal. Même le papa de substitution incarné par Jun Kunimura qui fait pourtant preuve d'une empathie réconfortante cède lui aussi à la passivité par de simples mots comme "fais attention à son visage".
Oui contre toute attente c'est un film sur la maltraitance infantile et les conséquences sur des enfants devenus adultes : le second entretien avec le frère m'a particulièrement fait fondre en larme.
Le réalisateur ne cédant jamais à la facilité surtout en ce qui concerne le voyage à Taiwan et les retrouvailles à la fin, il y a une économie de dialogue remarquable sur cette fin, le réalisateur faisant suffisamment confiance à sa mise en scène et ses trois actrices nous épargnant des dialogues trop larmoyants qui jureraient avec toute la construction de ce climax. Les mots seront réservés pour cette très belle scène dans le bus.
Il y a une belle alchimie entre les Meiko Harada et Maho Nonami jouant la mère et la fille même lors des flashbacks bien que très effroyables je me dis que les deux actrices doivent avoir une confiance mutuelle pour jouer de la sorte (et un bon psychologue pas loin de surcroit).
Ah oui Taiwan est une belle toile de fond pour causer des bouleversements socioéconomiques du pays, on est pas chez Edward Yang non plus mais il y a un contexte derrière cette relation : et le réalisateur ne tombe pas non plus dans l'écueil de tout justifier ce qui pourrait amener à tout pardonner, il y a beaucoup de zones d'ombres chez les personnages et c'est tant mieux comme ça.
Franchement je ne le reverrai pas de sitôt
mais je le conseille malgré tout en sachant bien que ça reste éprouvant à regarder mais ça pourrait plaire aux fans de Ann Hui aussi.
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