Mémoires d'un escargot

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Commentaires
04/12/2024 10:42:33
Avis

Adam Elliot est enfin de retour après Mary & Max, sans doute l’un de mes films en stop-motion préférés. Mémoires d’un escargot reprend la même approche, à savoir le récit de vie d’une personne pas vraiment avantagée par l’existence. La forme du récit est même très similaire avec ce recours à une narration en voix off quasiment omniprésente et ce ton pince-sans-rire. Le détachement avec lequel sont relatées les péripéties et l’humour acide permettent de rendre digeste cet enchaînement de malheurs, sans pour autant annihiler l’empathie que l’on peut ressentir pour la pauvre Grace.

Le film garde malgré tout une portée résolument positive malgré ses aspects macabres. Le personnage de Pinky, véritable ange gardien de l’héroïne et ode à la marginalité, apparaît ainsi comme le catalyste d’un message lumineux sur l’affirmation de soi, l’ouverture au monde et l’émancipation qui contraste heureusement avec le portrait tiré d’une société qui ostracise, tourne en dérision ou fétichise la différence.

On retrouve cette même richesse dans le rendu visuel. L’animation se place globalement dans la lignée de celle du premier long-métrage d’Elliot, avec des designs pas forcément gracieux mais typés et attachants, un univers sombre et désaturé et en même temps un sens de l’insolite, et du décor fouillis. On pensera parfois au versant animé de Wes Anderson dans sa gestion précise du cadre et du détail parfois microscopique, on ne compte pas le nombre d’objets placés en arrière-plan qui vont tantôt amuser, tantôt créer une émotion fugace. Globalement, l’animation reflète le ton et le propos du film : sa noirceur jamais lourde et son éternelle éloge du bonheur même au sein des paysages les plus austères.
05/12/2024 10:39:35
Sévices sexuels, racket, harcèlement, fanatisme religieux, intolérance, deuil,... Mémoires d'un escargot semble dresser un tableau exhaustif des plus probantes joyeusetés de la condition humaine. Dans un geste semblable à celui déjà opéré avec le superbe Mary and Max, Adam Elliot construit le parcours de son personnage central comme un gigantesque (et faussement désespéré) chemin de croix.

Il lui permet de croquer et dénoncer avec un cynisme - qui ne bascule jamais dans le nihilisme gratuit - ravageur les tares les plus ignobles de nos sociétés contemporaines. C'est dans cette optique que le recours au stop-motion s'avère des plus pertinents. Ces décors et personnages de pâte à modeler représentent paradoxalement un quotidien réaliste, tout en offrant un recul suffisant et nécessaire au visionnage par leur nature de figurines cousues main. Il va de soi que le récit, mis en image en prises de vue réelles, aurait été taxé de bassement misérabiliste ou de complaisance sordide.

C'est à sa maîtrise de l'animation en volume que l'on doit intégralement la réussite de ce nouveau joyau d'Elliot, d'une hallucinante audace dans son exposition éprouvante, crue et souvent cruelle, mais en conséquence éminemment cathartique et salvatrice, de vices humanitaires encore trop souvent laissés sous le tapis. La conclusion, lumineuse, récompensera d'ailleurs les spectateurs les plus zélés.Message édité
18/01/2025 01:30:50

Beaucoup moins emballé par ce film que les précédents du réalisateur. La voix off est trop présente, dans le sens qu'elle fait entièrement le film. Film que je n'ai pas trouvé plus intéressant que ça malheureusement, c'est trop renfermé, un peu absurde mais sans humour à mon gout. Il y a une certaine beauté dans tout ça et 2-3 scénes assez sublime mais sur l'ensemble je suis assez déçu.


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