Plus que Le Manuscrit trouvé à Saragosse auquel je n’arrive pas à trouver les qualités que beaucoup lui accordent, La Poupée, plus accessible et romanesque, est, pour ma part, LE grand film de Has, en attendant de voir un jour La Clepsydre. Fresque-romantique et sociale, la Poupée raconte l’ascension d’un commerçant habile, ayant fait fortune à la guerre, et qui gravit les échelons de la société de sa ville en tombant amoureux d’une belle aristocrate. Cette classe aristocratique, vile et corrompue, livrée à ses vices (alcool, jeux et femmes) est entretenue par notre héros qui prête de l’argent à tous ses nobles désargentés, caste décadente au bord de l’effondrement, vivant dans l’illusion, tout comme notre personnage, qui n’est, au final, qu’un jouet entre les mains de sa poupée… Duels, champs de course, palais somptueux, les décors et les péripéties (et les personnages) sont nombreux et malgré sa longueur, le film est toujours passionnant. Les acteurs sont formidables, la mise en scène admirable avec ses longs plans séquences, ses cadrages ciselés et sa profondeur de champ. En amorce du cadre, une foule de détails, plantes, statues, chandeliers etc. permettent à Has de bâtir des plans d’une grande richesse plastique. Certaines séquences sont époustouflantes comme celle de l’église. Ce film m’a fait penser à la La terre de la grande Promesse, grand film de Wajda. La Poupée est un très grand film et Wocjieck Has un réalisateur à découvrir, un grand maître du cinéma polonais incontestablement.
Un film typique du réalisateur qui semble riche et prend son temps, mais je n'ai pu voir que la première heure (dvd emprunté abimé), au moment j'accrochais davantage.
Ce film mériterait/profiterait quand même beaucoup d'une restauration HD (et l'Arche encore plus mais je l'ai moins apprécié...).
En tout cas pour ma part je n'ai pas vu passer les 2h30 donc bon rien que ça c'est pour moi une qualité !
