Liste de mes films français préférés depuis la fin des années 70 (en trichant un peu) ayant moins de 10 notes sur CL (en trichant un peu, aussi).
Histoire d'y voir plus clair (parce qu'une longue liste brute, comme ça, c'est pas ce qu'il y a de plus limpide) : dans cette liste il y a (en schématisant énormément) :
1- Ce qu'on pourrait appeler les "naturalistes", dans la droite lignée de Jean Renoir, un cinéma réaliste, sans artifices, où les décors, la nature, la géographie sont très importants et où, surtout, l'utilisation, la mise en scène du langage est fondamentale.
Ici : Rohmer, Pialat, Rozier (indispensables !), Doillon (pas tous, mais ceux de cette liste, oui), Sophie Letourneur, Noémie Lvovsky (pour "La vie ne me fait pas peur"), Pascale Ferran et bien sûr Abdel Kéchiche (le nouveau Patron).
À noter que le cinéma de J.F. Stévenin est souvent cité comme référence dans le genre, mais perso, je suis pas trop fan. D'où son absence, pour l'instant.
2- Les enfants spirituels de la nouvelle vague : ceux qui en ont fait parti, ou qui s'en réclament clairement. Ici, dans des styles évidemment très différents : les films d'André Téchiné, Olivier Assayas, Philippe Garrel, Mia Hansen Love (très proche de Rohmer) et Jacques Demy.
3- Et tout le reste :
- Guiraudie : Des comédies rurales, très oniriques, parfois sur-réalistes, complètement ancrées dans la région du sud-ouest.
- Brisseau : ne plaira pas à tout le monde, du cinéma politique, toujours ancré dans une certaine réalité sociale, mais très symbolique, très naïf (à la limite du grotesque parfois), lorgnant avec le fantastique et l'érotique (beaucoup de filles à poil qui se font des câlins).
- Ameur Zaïmeche : Cinéma social, parfois réaliste (Wesh, wesh), parfois plus symbolique (Dernier maquis), toujours militant, limite révolutionnaire même.
- Du cinoche de genre, quand même : Innocence (du post-Argento, qui évoque beaucoup Suspiria, en moins baroque), Les patriotes (meilleur film d'espionnage français ?, et Total Western du même réalisateur) et Carlos, la mini-série d'Assayas, formidable fresque comme on en voit jamais en France.
- Un docu formidable : le temps des grâces.
- Les autres : Le Plein de Super de Cavalier (chef d'oeuvre qui n'en a pas l'air, cf le premier message de Pierrot sur la fiche du film, je n'ai rien de mieux à dire), Je rentre à la maison (le seul Oliveira que j'ai vraiment aimé, Piccoli doit y être pour quelque chose) et Trois vies et une seule mort de Raoul Ruiz.
"Brisseau : ne plaira pas à tout le monde, du cinéma politique, toujours ancré dans une certaine réalité sociale, mais très symbolique, très naïf (à la limite du grotesque parfois), lorgnant avec le fantastique et l'érotique (beaucoup de filles à poil qui se font des câlins)"
Putain, c'est exactement la sensation que m'a laissé De bruit et de fureur