Danny poursuivi par son père dans le labyrinthe : la quintessence de la terreur la vraie, celle qui fait flipper bien après la séance, et pendant longtemps.
Dans la deuxième partie, quand Peter Falk dit à Gena Rowlands dans le couloir "I'm with you. There's nothing you can do wrong. Just be yourself !" Rien que d'y penser, ma gorge se noue.
Quand Martin Donovan et Edie Falco se rencontrent dans le bar : dialogues ciselés, imprévisibles et à la géométrie incertaine... Hartley dialoguiste, quand il est en forme, c'est irrésistible.
Pas tant la scène de mariage, très belle en soit, mais plus celle qui vient juste après, quand le garçon d'honneur, à peine la cérémonie finie, balance à sa fiancée encore très émue que tout ça, c'est vraiment très fake au fond... Best mumblecore scene ever.
Une nouvelle fois, la scène de fin. Je ne me souviens jamais de ce dit le personnage à ce moment-là, mais peu importe, elle me bouleverse terriblement malgré tout.
La mère de la famille qui marche à petits pas vifs dans la maison.. Il faut un peu être fan d'Ozu pour comprendre à quel point c'est une scène magnifique.
Un plan très large, lorsque Wall-E est perdu dans l'espace et que Eve part à sa rescousse : alors que Eve part en ligne droite, Wall-E, le robot fan de musicals, avance en zig-zag, par saut et par gambade comme aurait dit Montaigne. C'est pas extraordinaire de subtilité, mais ça reste effarant de beauté ; ou l'art du pas de côté selon Pixar.
La première scène de front, où l'on voit les héros avancer au premier plan, tendus, inquiets, et, derrière au loin, des silhouettes s'effondrant sous le coup de balles invisibles. J'ai beau chercher, en scène de guerre, je n'ai jamais vu mieux.
Une des scènes qui ont grandement participé à mon éveil cinéphilique, celle de fin : le Clair de lune de Debussy, la foule de spectateurs qui s'épaissit en silence et ce rideau blanc qui vole au gré des vents.
Quand Tarantino nous explique que, même pour l'une des plus sinistres organisations de la civilization occidentale, le plus dur, ça reste quand même les débuts..
"Ma ligne de chance", ou Godard nous disant "Bon certes, j'aime bien dynamiter les conventions, mais juste pour le fun, je vais te montrer que j'en ai dans la bouteille".
Quand la girl chante sa chanson, Peter Sellers et son envie pressante. Tous les comiques se sont forcément déjà frottés à cette gestuelle, mais, et c'est là qu'on reconnaît son génie, quand Sellers le fait, on a l'impression que c'est la première fois que l'on voit un homme lutter avec sa vessie de notre vie.
C'est un travelling suivant Lee Kang-Sheng et le jeune homme qui le fascine et auquel il tente désespérément de se lier, mais celui-ci l'envoie finalement balader, et ce de manière assez sèche. Tsai aurait pu décider de stopper le travelling et rester avec son acteur-fétiche, mais au lieu de ça il le laisse seul disparaître dans le plan au loin, choisissant plutôt de suivre l'autre. Je crois que c'est ce plan-là qui m'a irrémédiablement transformer en wannabe cinéphile.
Lorsque nos deux runaways du troisième âge retourne sur leur terre natale, et qu'images du passé et du présent s'entremêlent... Une des plus belles mises en image du concept de "paradis perdu".
Avant Mean Streets, Jumpin' Jack Flash n'était pour moi qu'une chanson correcte du répertoire de la bande à Mick ; après, l'une des chansons les plus fabuleuses de l'Histoire du rock. CQFD.
Séquence d'ouverture préférée terce... Un jour, on étudiera cette scène dans les facs de cinéma du monde entier, tant Tarantino condense une densité théorique prodigieuse sur cet art qu'est le cinéma en l'espace d'à peine quelques minutes.
Une voix-off lisant le passage d'un journal intime d'un jeune homme dépressif, dans lequel il se projette dans un avenir radieux mais plus qu'hypothétique : quelques minutes rendant le spleen de Sofia Coppola soudainement très artificiel.
Un moment très bref durant la scène de dispute entre Shannon et Chastain, quand celle-ci dit "You wanna waste money on a stupid tornado shelter", et cette chute de phrase hallucinante : alors que toutes les actrices du monde auraient modulé leur intonation de voix en un crescendo plan-plan, Jess la magnifique nous fait une brisure tout en délicatesse qui m'a chamboulé pendant tout le reste de la projection. Acte de naissance d'une immense actrice.
Lorsqu'une des collégiennes explique avec ses mots adolescents comment elle perçoit son personnage dans Kontakthof. Un des moments qui me fait croire que le documentaire est peut-être le plus beau genre cinématographique qui soit.
L'annonce du diagnostic : que ce soit le cri inhumain d'Elkaïm, le sorte de gloussement désespéré d'Elina Löwensohn ou l'emploi judicieux de Vivaldi, tout sonne juste là-dedans.
Le héros et un de ses camarades décortiquant la meilleure façon de marcher... Ou comment parler d'homosexualité quand le code Hays verrouillait les moeurs hollywoodiennes à double-tour.
Dans l'avion qui s'apprête à se crasher en pleine mer, lorsque la maman explique à ses bambins que parfois, dans la vraie vie, les enfants meurent aussi.. J'aurai pu choisir la séquence d'ouverture de Up, ou la fournaise de Toy Story 3, mais celle-ci encapsule parfaitement tout ce qui m'enchante dans le cinéma made in Pixar.
La transition entre les deux parties, et l'apparition de ce "Paraiso" : ou comment transformer en quelques secondes un film chiant et peu compréhensible en joyau absolu du cinéma mondial.
Pour des raisons n'ayant pas grand chose à voir avec mes goûts cinématographiques (quoique), mais la sortie de boite avec Daft Punk, qui a longtemps été un idéal de vie.
Un homme fait une poignante demande en mariage à la femme qu'il aime, sous le regard de Paul Rudd et de sa caméra.. Qu'il oublie de mettre en marche. La magie du moment est donc définitivement perdue ? Non, nous dit Brooks, car le secret de l'Amour ne réside pas dans le geste romantique en lui-même, mais dans la capacité de deux coeurs à le remettre inlassablement en scène. Apatow, c'est hilarant, mais Brooks, c'est bouleversant !
Seth Rogen incendie Paul Rudd pendant la fête d'anniversaire d'une des filles de ce dernier, lui expliquant en long, en large et en travers pourquoi il est un mauvais père. Rogen part, laissant Rudd hébété quelques secondes. Celui-ci sort enfin de sa torpeur et, gâteau d'anniversaire dans les bras, commence à chanter "Happy birthday to you"... Sérieusement, Judd, j'exige plus de scènes comme ça, quoi !
Jon Cryer lipdubbant Otis Redding comme s'il avait le diable aux fesses et l'amour pour unique point de fuite. Alors ouais, Scorsese, Tarantino, Wes Anderson... Mais bon, John Hughes est le seul à avoir appréhendé et capté sur pellicule la pop-music pour ce qu'elle est véritablement, à savoir un outil de transcendance pour tout teenager un tant soit peu romantique ; c'est-à-dire tous, sans aucune exception.
Je ne sais pas si ce serait toujours aussi drôle si je la revoyais aujourd'hui, mais au début, dans le hangar, quand la police se prépare à l'arrivée des "niaks", un des policiers vient voir le commissaire Gibert pour lui demander s'il est prêt, et que celui-ci répond avec un aplomb que je ne pourrais qualifier que de confucianiste un "J'suis bien chaud, là" qui est encore gravé dans ma mémoire...
Je pensais que ça allait être une scène de Chantons sous la pluie pour le tandem Donen/Kelly En tout cas tu me donnes envie pour Beau fixe sur New York.
C'est vrai que tu aimes bien Nashville toi, je devine la scène que tu penses.
Va vraiment falloir que je revois Shining, il m'a bien surpris lorsque je l'avais vu, mais il n'est pas resté un grand souvenir, ni même souvenir d'avoir eu peur.
Ah, mais ça m'étonne d'ailleurs que tu l'aies toujours pas vu, il est phénoménal, il vaut largement Singin' in the Rain en terme d'inventivité dans les numéros musicaux ; ce qui lui manque, c'est juste la grâce de tous les instants de Singin', mais à part ça, Donen et Kelly qui balancent idée de folie sur idée de folie.