"Ce n'est pas moi qui ai suggéré Fulci. Tout simplement, je ne voulais pas faire «L'Enfer des zombies» parce que ça ne m'amusait pas, et j'ai besoin de m'amuser quand je travaille. Les zombies, avec leurs figures pleines d'asticots, je trouvais ça dégoûtant. Le producteur me harcelait pour que je fasse le film, en me proposant chaque semaine un cachet plus élevé : il me disait « Fais ce film, c'est nouveau pour toi, ça va surprendre le public ». Mais je continuais à refuser : c'est un genre de film que je n'aime pas. Alors la production a cherché quelqu'un d'autre et ils ont embauché Lucio Fulci, qui était alors au chômage ; il avait des problèmes d'argent, de famille, de santé...
Il n'avait encore jamais tourné de film d'horreur de ce genre, et personne ne s'imaginait qu'il s'en tirerait aussi bien. «L'Enfer des zombies» a cassé la baraque et le producteur est venu me voir en disant «Ah tu vois, tu as eu tort, tu aurais dû le faire !». Mais je lui ai répondu que je ne le regrettais pas : j'aurais pu, techniquement, le faire aussi bien que Fulci, peut-être même mieux, mais mon film n'aurait pas été aussi réussi car je n'étais pas comme lui inspiré par le sujet. Je connaissais depuis longtemps Fulci, qui avait été l'assistant de mon père. C'était un homme tourmenté, à l'esprit tortueux, et il avait le talent idéal pour un tel film.Je pense même qu'il a dû, pour les images de ses films, s'inspirer de ses propres cauchemars...
Il était brillant et cultivé, il savait tout sur le cinéma