Un film bien pâle et académique en regard de la filmo de Polanski, qui d'ordinaire traite ces intrigues d'homme lambda écrasé par le système avec plus de mystère, de trouble et de cynisme dans la mise en scène et la narration (voir Ghost Writer ou Chinatown).
Y a quand même quelque chose de gênant à voir Polanski s'emparer d'un tel sujet : est-ce qu'il ose vraiment se comparer à Dreyfus ? D'un côté, un innocent frappé par l'antisémitisme ambiant et le culte de la nation immortelle et immaculée et de l'autre lui, objet d'une cabale judiciaire parce que juif et au nom d'un féminisme prétendument émasculateur ?
Si c'est réellement le parallèle qu'il a voulu esquisser, c'est fort de café. Pour ne pas dire absolument dégueulasse.
On va dire qu'on lui laisse le bénéfice du doute. Ici comme ailleurs I guess ...
Pour le reste, le film est propret, sans aspérités, très académique quoique plutôt bien fait. Hors de toute considération extra-cinématographique, est-ce que ça vaut un César du meilleur film ? Sans doute pas.
C'est marrant qu'il n'y ait pas plus de commentaires sur ce film.
Sinon pour répondre à ce que tu dis, je ne pense pas qu'il cherche à se comparer à Dreyfus, il a tout simplement eu l'envie, depuis bien longtemps, de faire un film sur l'affaire.
Quant à cette fameuse interview de dossier de presse dans laquelle il ose se comparer, voici les mots exacts: " je dois dire que je connais bon nombre de mécanismes de persécution qui sont à l’œuvre dans ce film et que cela m’a évidemment inspirè". lien
Finalement, il ne dit pas qu'il est innocent au même titre que Dreyfus mais que comme lui, il connait la persecution! Et ça c'est indéniable, depuis Sharon Tate il est un objet de fascination pour la presse à scandale et est devenu l'objet de tous les fantasmes.
"objet d'une cabale judiciaire parce que juif"
C'est toi qui pense ça ou c'est lui ?
Mais je dois quand même constater que c'est moins mémorable pour moi que d'autres Polanski comme La neuvième porte par exemple (que j'ai pourtant trouvé mauvais)
Maintenant, faut que je vois le film d'Abel Gance et de Méliès, pour voir un peu la différence de traitement des personnages.