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17/11/2023 08:20:37

Il faudrait probablement que je prenne le temps de formuler mieux les choses mais le film s'effaçant presque déjà dans mon esprit (je l'ai vu hier), je préfère les poser rapidement maintenant.


Déjà, je crois que je n'ai rien compris à l'intrigue. On se retrouve devant une histoire qui a force d'étirements de saynètes devient un espèce de flux informe qui m'a complètement désengagé du récit (pour ça et pour une autre raison sur laquelle je vais revenir après). Le film dépeint des relations entre des personnages qui ne m'ont jamais eu l'air très crédible, en tout cas pas immédiatement. J'ai notamment du mal à saisir que personne parmi les Osages ne capte les intentions néfastes de leur cercle rapproché de Blancs (il y a de toute façon un gros problème de point de vue).


Ensuite, au fur et à mesure que le film avançait (notamment dans sa dernière heure) j'ai commencé à trouver des éléments qui, pris individuellement, fonctionnent bien dans le film. Le personnage de Lily Gladstone par exemple, d'abord pour sa prestation de mater dolorosa (et on sait que l'iconographie chrétienne a une importance certaile chez Scorsese) et aussi pour cette réminiscence de Phantom Thread pas tout à fait assumé par le récit. Il y a plus largement tout ce qui concerne la communauté indienne, dont on voit ici et là quelques rites (trop fragmentaires). Et puis rien... jusqu'a ce qu'arrive enfin l'horrible scène finale, où l'on comprend que toute cette épopée prend pour Scorsese des allures de film-pansement. Mettre en scène cette histoire oubliée, c'est presque, à l'instar d'un Tarantino, essayer de réparer l'histoire. Et ce qui me fâche ici c'est que Scorsese soit incapable de le faire sans se détacher des bourreaux. 


Il y aurait probablement plus d'un parallèle à faire avec les maîtres que le réalisateur revendique mais quelque part, ce film est un peu le "Cheyenne Autumn" de Scorsese. Sauf que Ford (même si les conventions de l'époque allaient un peu contre cette idée) avait vraiment laissé la clef du récit aux Cheyennes, et on ne voyait Jimmy Stewart rigolard à Dodge City que dans un espèce de contre-champs très étrange, complètement détaché du récit tragique des indiens. Ici rien de tel, ce n'est presque que la reformulation de la fascination de Scorsese pour les racines monstrueuses de l'Amérique, mais dans un contexte à la croisée du western et du film noir. A part Gladstone, qui reste un personnage assez mystérieux, on n'accède presque à aucune autre destinée indienne et pour moi c'est manquer complètement son sujet que de jauger particulièrement cette histoire avec les lunettes du cinéma habituelle de Scorsese. On en est donc réduit à se coltiner la destinée médiocre d'un personnage dont l'acteur (Di Caprio, qui pense que le Parrain est le meilleur rôle de Brando, quelle horreur) paraît au moins 20 ans trop vieux par rapport au rookie qu'il doit jouer. Est-on censé avoir de l'empathie pour le personnage ? En tout cas j'ai presque vécu comme une punition le fait d'être enfermé avec lui.


Il faudrait que je creuse plus précisément la question mais en fait je pense que je n'aime pas les films de Scorsese.

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25/11/2022 02:02:24

Finalement vu et c'est vraiment très très très difficile à juger.

Le film en lui même est d'une qualité évidente sur son traitement et son récit, là il y a rien à dire.


Pour le sujet lui-même, j'ai rarement été plongé autant dans une hésitation de jugement aussi réaliste. Je ne sais pas si c'est dû aux sous-titres en partie, mais tout en revendiquant un message pacifiste, le film assume aussi que là où il y a de l'altruisme, ça n'empêche pas une logique d'intérêt. (le discours des chinois entre eux où ils disent "Sauvons le magasin pour notre "père" mais aussi pour notre futur, ça veut tout dire)


Le père s'enfonce dans son excès de zèle en aidant les étudiants chinois quitte à mettre son magasin et sa femme dans une situation précaire. Ça pointe clairement qu'il y a un souci quelque part, d'autant plus que le récit fait le choix de faire intervenir l'aide des étudiants chinois bien bien bien plus tard (surtout quand t'as la dispute entre les pastèques, qui peut vraiment faire chouineur). Combien de fois j'ai pensé "Bon t'es bien gentil, mais au cinquième téléphone, dis que t'as un magasin à tenir". Par ailleurs, ça montre jamais réellement la situation précaire des étudiants en question. 

On est dans une approche très réaliste où on ne montre que le point de vue du couple et il faut un miracle pour connaître le point de vue des autres dans cette situation.


Ce qui permet de passer au pardon envers le père, c'est surtout cette remise en question où il avoue qu'il avait le désir de vouloir faire quelque chose d'important et qu'il voyait les étudiants chinois comme des futures personnes importantes dans leur pays.


Perso, la seule scène du film qui me taraude un peu c'est celle du bracelet de l'épouse que l'épicier a donné en douce à une femme malade qui révèle à la fin que ce cadeau l'a beaucoup aidé. C'est un très beau passage, mais je trouve ça très maladroit, ça cherche à dire qu'une part de malheur apporte une part de bonheur équivalente,  mais je suis pas convaincu des masses.

Et il y a aussi les enfants de l'épicier qui n'ont pas de réels problèmes malgré les soucis financiers, du coup tout se ramène beaucoup à un conflit conjugal.


Mais c'est salement réaliste tout de même, la configuration familiale, l'épouse qui va accepter l'égoïsme de son mari, l'affection de ce dernier pour une étudiante sans que ça fasse d'histoire.


C'est très bien fichu, mais je pense que je noterai pareil pour la maladresse et pour les enfants qui devraient être plus étoffés dans leur mélange de caprice, d innocence et de responsabilité. Et ça manque quand même de conflits ou de remarques xénophobes pour la dimension de témoignage, malgré les quelques attitudes relevées. Mais c'est pas du tout un film pour completionnistes en tout cas.


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22/01/2022 22:29:28

Il y avait une hype d'enfer autour de Le labyrinthe de Pan non? J'ai le souvenir que c'est un film qui avait fait beaucoup de bruit.


 Sinon je suis allé le voir cet aprem et c'est une semi-deception.

Formellement c'est magnifique comme toujours chez Del Toro, on retrouve ces couleurs très chaleureuses, ces mouvements de caméras très fluides sans être tape-à-l’œil et cette manière de cadrer qui lui est propre qui arrive à mettre les personnages bien en avant.

Mais le film a du mal à décoller, on s'ennuie plutôt pendant les 2h20 qui constitue le film. J'ai trouvé ça très verbeux, c'est comme si le scénario n'avançait que par les dialogues, alors que Del Toro nous proposait une narration beaucoup plus visuelle avec La forme de l'eau par exemple.


Et les personnages manquent d'épaisseurs, on a un peu de mal à les cerner et on a un peu de mal à trouver les situations crédibles.

Je pense notamment à Willem Dafoe avec son "crétin" que personne ne condamne alors que ça parait inhumain pour tout le monde. Ou encore Perlman qui met soudainement trois patates à

Bradley Cooper alors qu'il n'a rien fait de mal ?

Ou encore Cooper et Blanchett qui se pécho comme ça, pour le fun

Mais aussi le riche qui investit énormément de fric dans les talents de "medium" de Cooper, ça parait tellement précipité et tiré par les cheveux...

Tous ces éléments, entre autres, m'ont un peu empéché de croire à l'univers mis en place. C'est dommage, je m'attendais à adorer...



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17/01/2022 14:21:39

Immonde "documentaire" qui se moque du spectateur. Je ne peux pas croire que l'auteur ne le fasse pas sciemment tant c'est ouvertement mensonger. Un tel niveau de désinformation ne devrait pas pouvoir être produit et diffusé... 


Pour résumer, plus c'est gros plus ça passe.


Alors on a entre autres:

- Un sportif qui nous dit qu'avant de passer au végétarisme, il ne connaissait pas la valeur des macronutriments qu'il y avait dans son bucket KFC (oui oui);

- l'auteur du bousin qui passe de 8 minutes sur un exercice appelé "les cordes" (quand les records tournent autour des 20 minutes) à plus d'une heure sans sourciller. Tout ça après blessure et grâce à sa nouvelle trouvaille alimentaire...

- une équipe de football américain qui gagne tous ses matchs après leur passage au tout végétal. Pour la rigolade, allez voir la gueule de leurs plats sans viande, c'est à mourir de rire, c'est pire que n'importe quel repas qu'on s'attendrait à voir dans un concours de bouffe.

- et si vous n'êtes pas encore convaincus, on vous montre avec des "preuves" que vos performances sexuelles vont exploser en arrêtant la viande.


Chaque intervention donne l'impression d'une découverte révolutionnaire alors qu'on a des sportifs qui découvrent que les légumes existent.


Bref ça me ferait rire si je ne voyais pas la moyenne que ce truc se tape sur d'autres sites. Dans les fait, c'est consternant, c'est un produit visant à diviser plutôt qu'à faire découvrir/instruire sur des sujets complexes. 


Bien sûr, je respecte les choix de chacun mais quand c'est présenté sous cette forme, ça ne peut pas fonctionner.

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17/01/2022 10:30:52

Je suis allé le voir hier, j'ai été extrêmement séduit par le film et contrairement à toi 📢blascowicz , j'étais moyennement convaincue au début pour l'être de plus en plus au fur et à mesure que le film progressait.

Même si les numéros sont hyper impressionnants, avec la caméra qui vole dans tous les sens etc..., j'avais peur que ça tourne à vide pendant 2h30, que la sauce ne prenne pas (un peu comme Ready player one que j'ai trouvé un peu creux au final).

Sauf que les scènes d'amour ont hyper bien fonctionné sur moi, je trouve les musiques tellement belles... Elles suffisent à me faire croire à leur histoire, même si c'est vrai qu'elle démarre très vite, sans préliminaire. Mais c'est pas bien grave.


Sinon en terme de rythme, j'ai bien aimé que la scène où

le "leader" de chaque groupe se retrouvent tués arrive aussi tôt dans le film. J'ai pas regardé l'heure mais il m'a semblé qu'il restait bien 45 minutes derrière, que j'ai vécu comme autant de scènes post-traumatique pour les personnages et pour le spectateur, j'étais à fond. I feel pretty qui arrive juste derrière, rien que ça donne une tonalité extraordinaire au morceau et au film.

Non franchement j'ai eu l'impression que le film a duré genre 1h tellement j'ai trouvé les éléments scénaristiques bien amenés.


Après, je vois ce que tu veux dire pour la fin qui donne l'impression qu'ils en ont tous rien à foutre. Je pense plutôt

qu'il faut le voir comme quelque chose de très symboliques. Ils portent le corps du héros ensemble car ils enterrent la hache de guerre. Et ensuite, les flics débarquent et ils ne cherchent pas à fuir car si ils acceptent d'être jugés par la justice officielle et pas celle de la rue.

(J'avais envie de chialer...)

Enfin bon, je dis pas que cette interprétation est géniale, mais je pense qu'il faut y voir quelque chose de symbolique plus qu'autre chose et laisser parler son inconscient.


En tout cas, une réussite pour moi, j'ai trouvé le film bien plus pertinant que ce que je pensais (je comprenais pas l'interet du remake à l'époque où le projet du film est né).


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