Après avoir vu ses courts expérimentaux des années 60 c'est génial de reconnaitre certaines techniques qu'il utilisait déjà quinze ans plus tôt. Les filles qui sautent des quatre coins de l'écran ou la chute de l'escalier en stop motion pour ne citer que ça, c'est tiré directement de ces premiers métrages. En un sens ce film est l'aboutissement de toutes ces expérimentations, et c'est assez dingue de pondre ça dès son premier film.
Quand je l'ai vu la première fois j'étais pris de court par la première partie insouciante et naïve, je pensais que le réal se foutait de moi pour mieux me surprendre quand l'horreur arrive. Sauf qu'en fait c'est juste ça son cinéma, et même l'horreur garde cette naiveté. Je pense que la réputation WTF du film peut le desservir en un sens, quand il devient l'inside joke des cinéphiles qui se le partagent comme un ovni délirant. Alors évidemment y a de quoi s'amuser devant même quand on ne connait rien du réal et c'est très bien de le découvrir quelle que soit la manière, mais personnellement j'en ai tiré beaucoup plus en le voyant comme une suite logique dans la carrière d'Obayashi.
Tellement d'idées magnifique, comme ça j'ai envie de citer le remix de la bande son à base de miaulement, la partie de piano magnifique puis grotesque, le flashback passagé du mari parti en guerre, l'arrivée irréelle de la belle mère, la fille piégée derrière la machinerie House Made, le visage de Gorgeous qui se désintègre dans le miroir... Et tant d'autres. Ah oui l'apparition d'un sosie de Tora San au pif aussi.
Le remix à base de miaulement ? J'ai pas fait attention à ça, j'ai tellement pas trouvé que la musique était chiante. (c'est marrant par ailleurs, c'est ce qui est reproché aussi à Suspiria sorti la même année)
Sinon, je dois avouer que j'ai pas trouvé ça particulièrement parodique. Enfin, ce sont des archétypes hyper marqués, mais je pense pas qu'on peut parler de parodie en 1977, si ? Les clichés dont on parle sont bien plus relatif à la production de manga dans les années 80 et si le film devrait être une parodie, ce serait plutôt la production manga des années 60 (parce que les années 70, c'est plutôt une révolution culturelle dans le manga, côté shojo, c'est pour ça que je ne crois pas des masses à la parodie)
Je viens d'ailleurs de checker un peu sur wiki, la génèse du projet, c'est grosso modo Obayashi qui a développé son film à partir de l'imaginaire de sa fillette.
Si détournement il y a, avec cet univers hyper exacerbé du film, ce serait plus un détournement dans le merveilleux qu'un détournement parodique.
Parce que bon, moi, j'y ai beaucoup cru à ces personnages doté d'un QI à un chiffre, Obayashi aussi a l'air de beaucoup les aimer pour réussir à bien les installer en tout juste 15 minutes.
Concernant les effets spéciaux, un fan de Godzilla m'avait un peu expliqué que les japonais ont un état d'esprit très différent là-dessus. Ils ne chercheraient pas le réalisme, mais la coopération du spectateur qui veut bien se laisser transporter par les effets spéciaux. House a l'air d'être dans le même délire.
Sans parler des trucs plus obvious, par exemple, quand le chat saute sur les genoux de la tante, en fait il est clairement jeté comme un mal-propre par le staff hors-champ. Mais c'est à nous de nous laisser prendre au jeu.
En effet, il y a une petite longueur, mais franchement, le rythme est top et encore une fois les personnages sont vraiment attachants.
Au fait, des explications au ratio 1.37 du film ?
Le film est certainement le plus wtf qu'il m'ait jamais été donné de visionner. Très difficile à noter.
Marrant de revoir le film avec mon bagage actuel, certains clins d'oeil à des sagas d'autres studios que la Toho m'étaient totalement passés au-dessus : on a le droit à Truck Rascals côté Toei avec un sosie de Bunta Sugawara et son camion flashy, et Tora-san côte Shochiku avec un sosie tout aussi foireux qui fait coucou dans une échoppe de nouilles.
Y en a peut-être d'autres mais ceux-là m'ont sauté aux yeux.
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