Jusqu'au bout du monde

Le film est divisé en trois partie durant chacune 1h30, donc il n'y a aucun problème à le voir en plusieurs fois.

Les 4h30 me faisaient un peu peur à la base, mais je n'ai pas été déçu. C'est un film qui fait voyager et réfléchir, parfois drôle et parfois touchant et au final assez optimiste.

Et puis il y'a ce côté universel, que ça soit au niveau du casting ou des pays visités pendant la première moitié du film. J'ai ressenti la même chose que devant Babel, cette impression de voyage. J'aimerais avoir l'occasion de voyager plus dans la vraie vie donc ça joue sûrement.

Et puis Wenders a le truc pour choisir sa bande-son, entre U2, Nick Cave, Depeche Mode, R.E.M., Lou Reed... Y'a de quoi se faire plaisir.

En bref c'est un film ambitieux sans être prétentieux, sans doute imparfait à cause de sa longue durée. Mais il reste néanmoins marquant

J'ai franchement aimé les deux premières parties, le truc du voyage bien mis en valeur par la durée, les personnages et l'humour omniprésent, cette ambiance de fin du monde... du coup je me demandais vraiment ce qu'il allait pouvoir se passer dans le dernier tiers. Et finalemement j'ai été un peu déçu qu'il se passe autant de chose en si peu temps, si brutalement, ce qui donne un aspect bâclé à ce final. Comme si la fin d'AN était balancée en 20 minutes.
Dans ce montage de 4h30, il manque au moins 1h pour bien développer la dernière partie, qui est peut être mieux calibrée dans la version cinéma.
Bon sinon très bonne écriture, un casting très à la hauteur, une BO géniale, les belles images, le voyage comme si on y était...

Le premier opus de la trilogie m'a subjugué, c'est le road movie parfait, très dépaysant, changeant et toute la DA retro-futuriste est agréable avec une atmosphère post-(plutôt prêt dans le sens où l'humanité anticipe sa fin)-apocalyptique très singulière, originale et réussie .
Le bon côté de cette première partie créé le problème dans le reste de la trilogie, cette première partie et sans réel enjeu, une poursuite dont les aboutissements nous sont inconnus et leur explication qui suivra dans les autres films est assez laborieuse.
Tout ce qui est autour de l'invention est assez ennuyeux, à l'exception des 30 dernières minutes du reste qui ne font pas vraiment corps avec l'ensemble du film, ça fait un peu cheveux sur la soupe comme on dit cette nouvelle problématique qui apparaît autour des rêves.

Mais c'est surtout le fait que ça se pose en Australie et que le décor arrête de changer, l'éclairage qui ne varie plus et reste une lumière crue alors que dans le premier film la DA est sublime par le travail sur l'éclairage et les décors, ça m'a déçu même si ces deux derniers films comportent leurs lots de belles scènes, cependant j'ai trouvé que cet aspect émerveillement devant la vie "naturelle" était parfois trop poussive, les séquences de musiques, et en parallèle on a tout ce qui est autour du laboratoire qui m'intéressait pas (mais ça permet de changer de décor au moins). Cependant même si cette invention ne m'intéressait pas dans l'intrigue, j'ai apprécié ce qu'elle apporte au niveau de l’esthétique du film.
D'ailleurs le traitement des personnages aussi je l'apprécie dans le premier film mais il ne tient pas la longueur, les personnages sont simples, ils évoluent peu, mais restent des personnages fort c'est pour ça que le premier film qui les découvrent chacun leur tour n'est pas gênant. Mais encore une fois quand l'oeuvre complète se pose en Australie, leurs séquences deviennent rébarbatives, Wenders a pas grand chose à dire sur ses personnages là.

Et la bande son m'a déplu pour son aspect parfois playlist.

Ca reste néanmoins un film qui vaut la peine d'être vu, ne serait-ce que pour sa première partie et les expérimentations visuelles présentes dans tous le film autour des technologies futuristes de prises de vues qui rendent très bien à l'écran.

Comment aborder Jusqu'au bout du monde?
Avec une telle durée Jusqu'au bout du monde ne pouvait être qu'un semi-échec. On est bien dans la veine très optimiste de Wenders post-guerre froide, d'ailleurs cette curieuse histoire de satellite entre parfaitement en résonnance avec la chute du mur. Car le film est une véritable chronique: Wenders et son équipe ont en effet réalisé le film durant les évènements, la chute survenant un jour de tournage en Australie. Par des images tout d'abord illisibles s'affinant peu à peu, Wim prend conscience de la nouvelle, tel Jeanne Moreau retrouvant la lumière. Car il ne semble pas exister de ligne directrice sur la totalité du film. Il s'agit du film ultime de Wenders, un laboratoire ultra ambitieux et généreux, accouchant d'un film en perpétuel mouvement.
Avec son charme kitsch et son burlesque wendersien, son interprétation inégale et un certain manque de précision, JBDM ne pouvait être qu'un majestueux et spectaculaire raté. Un film boîteux atteignant pourtant des sommets de beauté naïve qui irrigue le cinéma de Wenders, le temps s'arrêtant même lors d'une séquence d'errance désertique, un des plus beaux moments du film. On adhère ou pas, mais on ne peut balayer d'un revers de la main un tel film-fleuve, enchantement du désenchantement, soumettant au regard du spectateur un flux d'images méta, nuisible et galvanisant.

Burb2 , nous exigeons ton avis rédigé en 2000 caractères minimum

C'est vrai qu'on a fait de beaux blocs.
Très intéressant le regard de Blondin c'est vrai que j'avais tout à fait oublier de placer le film dans son contexte.

Mais je comprend pas ton engouement pour la bo madlaine.

Film de 4h30 et Arte qui le diffuse à 23h et quelques. Faut être con quand même...

Je trouve que c'est un bon horaire, j'aime regarder un très long film pendant la nuit, ou bien pendant la matinée. T'as le cerveau un peu mou mais pas somnolent, ça correspond parfaitement au phénomène d'hypnose recherché !

Ils avaient fait pareil pour Shoah, 9h d'un coup

Ils l'ont sûrement mis en replay sur leur site.

Il y est.